LIMER L'ETAU
du 25 octobre au 22 novembre 2017
Vernissage
le mercredi 25 octobre à 17h.
Les
artistes Guillaume Krick et Romain Rambaud rassembleront des œuvres afin de
mettre en dialogue leurs intentions sculpturales. Dans leurs travaux respectifs,
se développe un lien particulier aux éléments du construit, connexion directe à
l’architecture, à l’urbanisme. Dans cette transformation spatiale, les outils
(la technologie) et leurs fonctions constituent un rôle central de leurs
réflexions.
Le
lien à la construction est aussi présent dans l’élaboration des sculptures.
Plusieurs d’entre elles fonctionnent sur des principes d’équilibre, de mise en
tension des matériaux. Elles mettent en avant ces phases de changement d’état
de la matière.
Ces
tensions évoquent aussi une certaine fragilité de l’assemblage, des éléments
prêts à rompre ou à se liquéfier. Un état des choses précaire dans leur tenue.
Certaines sculptures sont constituées de matériaux glanés et développent des
formes arrivées à un point de basculement, d’altération comme usées par le
temps, elles tiennent place de reliques, de vestiges industriels, de fragments
archéologiques, la ruine n’est jamais très loin. Ainsi, les travaux mis en
commun par ce duo traitent de l’ambiguïté entre artefact, production humaine et
un développement possible vers des formes du vivant. Plusieurs d’entre elles
ont ce lien hybride de par leurs factures, leurs procédés de construction et
leurs formes d’éléments organiques.
Pour
Guillaume Krick, l’engin de chantier trouve beaucoup de similitudes avec
l’animal. Les ingénieurs s’inspirent
d’ailleurs de squelettes en tout genre pour développer des articulations mécaniques.
Dans « Le poids du décor », plus de vérins, donc plus de
muscles. Le grappin de chantier est décharné et révèle une forme squelettique
prête à s’effondrer. Les matériaux de construction, le tasseau de pin de base
et le contre-plaqué bakélisé tentent de s’anoblir dans l’esprit du design.
Chez
Romain Rambaud, le geste simple et intuitif d’appliquer une pression sur un
matériau mou génère l’hybridation. Dans « Coagule and co »,
la pression exercée par la machine (dans ce cas la voiture) sur un treillis
métallique laisse une double trace, celle du pneu dans l’argile d’un côté et
l’effet d’une peau reptilienne de l’autre.
Les
artistes réinjectent donc du vivant là où on ne l’attend pas afin de décaler la
lecture de la pièce et de l’amener dans un autre champ référentiel propre aux
éléments naturels. Il s’agit pour eux de questionner les productions humaines
et leur impact par rapport au monde du vivant et à ses transformations. C’est
dans ce contraste, cette tension entre des éléments manufacturés et naturels
qu’un écho se crée dans leurs productions. Le fait de développer des formes
empruntées à ce champ du vivant, pose la question de l’usage que l’on en fait
et interroge aussi le devenir de notre environnement humain et naturel.
L’exposition « Limer l’Étau» qui met en avant
le franco-québécois Guillaume Krick et Romain Rambaud, né à Nantes est le fruit d’une collaboration
entre le collectif Extra Muros
(Nantes) et AMV (Saguenay). Ces deux
organismes ont pour but de promouvoir le travail de leurs membres, notamment
par des échanges internationaux. Dans les prochains mois, des membres d’AMV
/Art-Mobilité-Visibilité seront reçus à leur tour pour une exposition présentée
par le collectif Extra Muros.
Les artistes tiennent à remercier le Consulat général
de France à Québec.
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