Katherine Melançon


 Monument aux interdépendances

L’exposition a comme point de départ la sculpture «Soleil couchant - Monument au soleil » que Jacques Chapdelaine (1932-2024), le grand-oncle de Katherine Melançon, a créée à l'invitation du Symposium de sculpture d’Alma en 1966 - sculpture maintenant installée au parc Falaise d'Alma. Suite au Symposium, six artistes, dont Chapdelaine, poursuivent en justice la ville d'Alma pour atteinte à l’intégrité des œuvres. Même s'ils perdent le « procès de la culture québécoise », les débats engendrés et un momentum politique vont mener à la création de la loi sur le droit d'auteur. Quelles sont les résonances contemporaines du Symposium, du procès et de cette œuvre aujourd’hui? Que nous disent-ils sur la transmission intergénérationnelle, la place de l'art et des artistes dans la société et sur l’usage répandu de l'intelligence artificielle et le droit d’auteur? Avec une sensibilité collective plus répandue pour le vivant et les bouleversements climatiques, que serait un « Monument au soleil» aujourd’hui? L’artiste s’appuie sur un texte de Bénédicte Ramade, «Vers un art anthropocène»(2022), qui évoque la «valorisation des interdépendances» pour revisiter «Monument au soleil»; une célébration des liens et des interactions entre les êtres vivants qui rendent la vie possible. L’exposition propose une ode à la complexité, aux relations, aux transmissions, aux liens invisibles.

Enfin, l’exposition à La Galerie L’Œuvre de l’Autre est liée à une exposition-sœur à Montréal (Galerie Patel-Brown). La luminosité en temps réel à Montréal influe sur l’installation à Chicoutimi, tandis que le coucher du soleil ici dicte les rythmes d’une installation à Montréal. Une exposition en deux lieux qui élargit la notion d’interrelation entre des territoires distants.

L’artiste aimerait remercier le Centre Sagamie d’Alma pour l’avoir soutenue dans ses recherches.

Katherine Melançon est une artiste multidisciplinaire qui cherche à faire voir et vivre l’agentivité du vivant afin de transformer la relation des humains au vivant non humain. Son travail prend la forme d’installations vivantes connectées, de tapisseries augmentées, d’images en mouvement et d’objets qui mettent en dialogue des techniques traditionnelles, des outils obsolètes et émergeants, collaborant souvent avec d’autres humains et des êtres non humains. Le point de départ des œuvres est souvent la scanographie de spécimens biologiques créant ainsi de « nouvelles semences » ensuite plantées dans divers matériaux, explorant ainsi la fluidité des images entre des sols physiques et numériques. Katherine a obtenu une maîtrise en beaux-arts à la Central Saint Martins, au Royaume-Uni, et un baccalauréat en médias interactifs de l’UQAM, au Canada. Son travail a été exposé notamment au Canada au Musée d’art de Joliette (2023), à la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement (2022), à la Fondation Phi(2019) et en Europe au Musée Max Ernst en Allemagne (2023), à la Biennale NovaXX en France (2021) et à la galerie Arcadia Missa en Angleterre (2011). En 2021, elle reçoit le prix Galerie Charlot lors de la Biennale NovaXX, Paris,France. En 2022, elle est nommée sur la liste préliminaire du prix Sobey pour l’art contemporain canadien.

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