Périphéries
Cette exposition est le fruit d’une proposition lancée par leur enseignante, Julie Andrée T., les invitant à explorer leur sujet de recherche-création à travers trois axes : la périphérie, envisagée comme le contexte social, politique et/ou culturel ; le périmètre, définissant les concepts propres à leur sujet de recherche-création ; et les paramètres, représentant le cadre, les étapes et les démarches du processus de création. Tout au long de la session, les étudiants-tes ont approfondi la poïétique de leur recherche en mettant l’accent sur ces paramètres, favorisant ainsi une approche plus expérimentale et réflexive de leur démarche artistique.
Au sujet des artistes
Nathalie St-Gelais avec son installation Fragments, invite à une réflexion sur la mémoire du toucher et les traces invisibles laissées par l’acte de soigner. Elle explore la relation intime entre le corps, la matière et le geste, interrogeant les liens entre soin, mémoire et trace.
Lubois Diatta propose La Ruche Éveillée une œuvre immersive d’alvéoles sculptées et suspendues qui illustre l’intelligence collective des abeilles et leur vulnérabilité face aux perturbations environnementales. Par le dialogue entre bois, cire et données écologiques, l’œuvre reflète la résilience de ces pollinisateurs essentiels et souligne notre interdépendance avec eux, incitant à une prise de conscience écologique.
Jeanne Bernard-Griffiths interroge la lisibilité du texte et la perception du spectateur face à l’ambiguïté graphique. Elle s’intéresse au moment où l’écriture, qu’elle soit manuscrite ou dactylographiée, devient difficile à déchiffrer, et à l’impact de cette illisibilité sur l’expérience de lecture.
Anja Mikz, à travers la transparence et la fluidité des tissus, elle explore un état intermédiaire, où le corps porte les traces d’un passage et dévoile ce qui vibre à la périphérie de l’être. Ses œuvres transforment l’entre-deux en espace de possibles, le déracinement en racines aériennes. Chaque strate translucide devient un fragment d’identité suspendue, en perpétuel dialogue avec le regard du spectateur.
Oksana Rozhkova aborde l’impact des contes folkloriques et de la culture soviétique sur l’identité russo-ukrainienne, en relation avec son ancrage québécois et canadien. À travers la réconciliation, la nostalgie et la réinterprétation, elle propose une vision nuancée du multiculturalisme en puisant dans le folklore pour créer de nouvelles formes identitaires hybrides.
L’œuvre de Diane J. Beaudoin repose sur trois éléments fondamentaux : la marche en plein air, l’attention portée et la réflexion émergente. Pour l’exposition, elle présente une série de petits tableaux issus de ses marches méditatives, accompagnés de haïkus grand format. Cette rencontre entre le tactile et le contemplatif, le minuscule et le monumental, invite le spectateur à une immersion poétique et introspective.
L’exposition Périphéries propose un regard sensible et pluriel sur les dynamiques de création qui émergent aux marges du visible et du perceptible. À travers des médiums variés et des explorations singulières, chaque artiste inscrit son travail dans un dialogue entre expérimentation et réflexion critique. Ce projet collectif invite le spectateur et la spectatrice à naviguer entre les limites et les zones d’incertitude, révélant ainsi toute la richesse du processus créatif en art actuel.
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